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Les syndicats FO Saint Louis Sucre refusent le démantèlement du groupe et les menaces qui pèsent sur 250 emplois

Après plusieurs étapes de restructuration et notamment l’arrêt de l’activité de raffinage sur le site de Marseille, lors d’un CCE extraordinaire du 14 février dernier, Saint Louis Sucre a annoncé aux représentants du personnel sa mise en application des directives de son actionnaire unique, le groupe allemand Suedzucker.

 

En effet, le 29 janvier dernier, le groupe Suedzucker a annoncé sa décision de réduire de 700 000 tonnes (t) sa production annuelle de sucre, ce au moyen d’un plan de restructuration de son segment sucre. Pour atteindre son objectif, le groupe a annoncé la fermeture de sucreries dans plusieurs pays producteurs. (Allemagne 2, France 2 et Pologne 1).

 

Sur ces 700 000t de baisse de production, Saint Louis Sucre assumera 450 000t (65% de la baisse totale) alors que Saint Louis ne représente que 20 % de la production de sucre du groupe Suedzucker.

 

Pour satisfaire à cette directive, Saint Louis Sucre a annoncé l’arrêt des productions de sucre dans les sucreries de Cagny (14) 200 000t et Eppeville (80) 250 000t.

 

90 salariés en CDI de Cagny seraient licenciés, ce qui entrainerai la perte de 500 emplois directs et indirects (70 saisonniers, les 100 chauffeurs routiers qui livrent l’usine en betteraves, les chauffeurs qui livrent le sucre aux clients, ainsi que les salariés des entreprises sous-traitantes, les commerces locaux, etc.).

 

Les salariés en CDI de la sucrerie d’Eppeville verraient eux leurs contrats de travail transférés à la sucrerie de Roye distante de 26km, ce sans aucune mesure d’accompagnement social et alors même qu’aucun poste n’est actuellement disponible sur ce site.

 

Ce transfert n’empêchera pas la perte de 500 emplois directs et indirects (70 saisonniers, les 100 chauffeurs routiers qui livrent l’usine en betteraves, les chauffeurs qui livrent le sucre aux clients ainsi que les salariés des entreprise sous-traitantes, les commerces locaux, etc.).

 

La filière agricole est quand a-t-elle également touchée de plein fouet. Au total ce sont 3 000 exploitations agricoles qui devront cesser leurs productions betteravières. Vers quelles cultures pourraient se tourner ces exploitations agricoles sans déstabiliser d’autres filières agricoles ?

 

En complément de cette baisse de production de sucre, Saint Louis Sucre a annoncé la quasi fermeture du site de Marseille qui passerait de 62 CDI à 5 !

 

C’est donc 250 emplois directs qui sont en jeu, en plus des centaines d’emplois indirects auxquels s’ajoutent un millier d’emplois en balance dans le monde agricole.

Les revendications FO

Depuis 2016, FO ne cesse de dénoncer la politique d’augmentation des productions de sucre (+25%, à +30%) menée par les groupes sucriers européens. Ces choix ont entrainé une chute vertigineuse du prix du sucre. Cette course effrénée conduit désormais les groupes sucriers dans l’impasse financière, qui justifierait désormais des réorganisations industrielles et des suppressions d’emplois.

 

FO rappelle également que pendant des décennies, les actionnaires ont su s’enrichir sur le dos de la filière sucre sans pour autant investir et entretenir nos sites de production de façon suffisante, tout en diminuant systématiquement le personnel, d’où des marches dégradées des usines et de nombreux accidents du travail.

 

FO regrette que le groupe Saint Louis Sucre, comme le groupe Suedzucker, n’aient pas entendu les nombreuses alertes des représentants du personnel. Leurs choix déraisonnés nous mènent aujourd’hui dans le trou noir.

 

FO indique que la stratégie de baisse de production invoquée par Suedzucker ne répondra pas la problématique de baisse du prix. En effet, à l’évidence, cette production sera produite par les concurrents français et européens.

 

FO constate que cette annonce n’a en réalité que pour objectif de faire remonter le cours de son action…

 

Les syndicats FO rappellent que le bilan mondial sucre est déficitaire de 1.5 million de tonnes sur le dernier exercice, et que dès lors d’autres choix sont possibles. Un retour à une production raisonnée, avec un même nombre de sites de production éviterait des centaines de suppressions d’emplois tout en permettant le retour du prix du sucre à une valeur permettant à l’ensemble de la filière de vivre tout en améliorant les conditions de travail.

 

Les syndicats FO rappellent que d’autres entreprises sucrières sont rentables, alors même qu’elles sont soumises aux mêmes contraintes du marché, mais que celles-ci ne sont surement pas soumises aux ponctions constantes et choix arbitraires de leurs actionnaires.

 

Les syndicats FO de Saint Louis Sucre travaillent actuellement d’arrache-pied pour trouver des solutions alternatives à ces fermetures annoncées, des contacts sont ainsi pris avec les représentants de la filière agricole, les représentants des régions et de l’Etat.

 

Les syndicats FO Saint Louis Sucre