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AFP – Conférence de presse FO, les assistantes maternelles “en colère”

Paris, 8 juil 2020 (AFP) – Elles se disent “en colère”, ont le sentiment d’être “abandonnées”, “peu considérées”: les assistantes maternelles, nombreuses à avoir poursuivi leur activité de garde d’enfants pendant le confinement, sont les “grandes oubliées” de la crise sanitaire, estime Force ouvrière qui publie un recueil leur donnant la parole.

“Je me suis trouvée abandonnée comme une vieille chaussette (…) Un grand moment de solitude, d’abandon, de non-considération”, témoigne l’une d’elles. “Je n’ai pas arrêté de travailler pendant le confinement, j’ai géré cinq enfants et mes deux enfants (huit ans et un an), je travaillais de 8H00 à 20H00, tout en faisant l’école, pas de nouvelles de ma PMI (Protection maternelle et infantile), pas de masque, pas de gel”, raconte une autre.

Au mois d’avril, le syndicat a recueilli plus de 400 témoignages anonymisés d’assistantes maternelles, qui s’occupent des tout-petits chez elles et représentent le premier mode de garde après les parents.

“Elles en ont marre, se sont senties bafouées, peu soutenues”, a résumé mercredi lors d’une conférence de presse Véronique Delaitre, du syndicat des assistantes maternelles FO, estimant que “le Covid-19 a eu beaucoup d’impact sur leur salaire et leur métier”.

En mars, l’Etat a assoupli les normes, leur permettant d’accueillir simultanément six enfants au lieu de quatre et ainsi “accompagner progressivement la reprise de l’activité”. En parallèle, celles qui n’ont pu travailler ont bénéficié du dispositif “d’indemnités exceptionnelles” mis en place pour les salariés travaillant pour des particuliers employeurs.

“Pas un chômage partiel ! Une indemnité à 80% sans aucune cotisation, sans même un bulletin de salaire faisant foi”, déplore une autre assistante maternelle, se disant “oubliée de la petite enfance”.

Pour Yves Veyrier, secrétaire général de FO, elles font partie de ces “emplois insuffisamment considérés et pourtant essentiels à la vie quotidienne”. “Souvent en bas de l’échelle des salaires, précaires et mal protégées”, a-t-il poursuivi, appelant à “le repositionner dans l’échelle des valeurs”.

Le syndicat réclame notamment un “droit au retrait” pour les assistantes maternelles, une prime pour celles qui ont poursuivi leur activité pendant le confinement, une revalorisation du salaire horaire (en moyenne 3,51 euros de l’heure actuellement) et la conclusion “au plus vite” de négociations pour intégrer cette profession dans la loi Santé au travail et revoir la convention collective.

Quelque 304.000 assistantes maternelles exercent en France, un chiffre en baisse depuis quatre ans. Très majoritairement des femmes, elles seront environ 152.000 à partir à la retraite d’ici à 2030.

jlo/lum/tes