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LDC : manque de reconnaissance et accidents du travail 

Dans le pôle Volailles de LDC, les excellents résultats économiques, principalement dus à l’engagement des salariés dont la charge de travail s’est accrue, n’ont pas débouché sur la reconnaissance attendue. Pire, le manque d’embauche de salariés formés et les cadences infernales ont récemment conduit à deux accidents graves sur le site Saint-Laurent à Sablé-sur-Sarthe (72). Laurence Diogène, Délégué syndicale centrale, nous présente cette situation préoccupante. 

« Pour répondre à la forte demande, LDC fait travailler une société extérieure sur le site Saint-Laurent. Récemment, deux salariés ont eu des accidents graves sur les chaînes de travail. Les élus FO au CSE ont demandé une expertise en lien avec l’Inspection du travail. Nous avons obtenu que ce soit le Cabinet DOH qui la mène, puisque c’est un cabinet recommandé par la FGTA-FO et qui avait fait du très bon travail il y a quelques années sur le site de Cavol. » 

Un manque d’attractivité 

« Toute cette situation résulte d’un problème de fond : les gens n’ont plus envie de travailler dans l’agroalimentaire compte tenu des faibles salaires et des conditions de travail difficiles. L’entreprise est donc obligée de faire intervenir des prestataires à la place de salariés formés et expérimentés. Ainsi, malgré un CA de 4,4milliards d’euros, nous avons eu des NAO décevantes (+ 1,2% de hausse de salaires, +0,30 centime de prime transport), une participation en hausse de 150euros (885euros) et un intéressement en hausse de 8euros (960euros). 

Les nombreux samedis travaillés et les heures supplémentaires (payées) ont usé les salariés. Clairement, pour nous la reconnaissance que l’on attendait pour notre travail n’est pas au rendez-vous. Comment attirer les jeunes dans ces conditions ? L’expertise doit permettre de pointer les dysfonctionnements et limiter les risques sur les postes, mais si la direction qui se plaint d’avoir du mal à recruter ne se pose pas les bonnes questions, le recours aux prestataires de services et aux intérimaires va se poursuivre, et avec lui des risques d’accident plus élevés.» 

Propos recueillis par Alexandre Rault